Petit saut par petit saut nous voici au nord des petites Antilles, aux îles vierges dans la partie britannique. Imaginez, amis marins, une cinquantaine d’îles et îlots entre Groix et Hoëdic le beau bassin pour régater ! Les formes sont douces et arrondies, collines arides s’élevant de quelques centaines de mètres, posées sur l’eau comme un troupeau de tortues géantes qui se reposerait sur les eaux limpides. De petites plages au sable blanc se nichent au fond des baies, choisir le mouillage « paradisiaque » du soir est le grand problème de la journée.


Prenez le vent des alizés toujours constant entre sud-est et nord-est, ajoutez une petite rafale de vent catabatique qui descend des reliefs pour jouer le rock’roll dans la voile, mettez-y une bonne accélération d’effet de pointe au passage entre les îles, n’oubliez pas de penser aux courants, semez quelques cailloux et hauts fonds à éviter et voilà : le plateau de jeu est prêt pour la bagarre.
Dès l’ancre relevée, le capitaine de « La Grande Lulu » scrute le terrain à la recherche d’un lièvre à sa hauteur, les critères sont strictes : un vrai bateau de vrai marin, en deux mots, un monocoque à la voilure bien choisie. Ici, il y a beaucoup de vacanciers sur des bateaux de location qui utilisent surtout le moteur. Quand devant nous, navigue une belle coque effilée aux voiles bien réglées, Hervé commence à s’exciter, voici la bête à rattraper, saluer et surtout dépasser. A la barre, un œil sur le concurrent l’autre sur les voiles il donne les consignes. Choquer, border, choquer, border, choquer border… l’écoute de génois à bâbord, l’écoute de la grand-voile à tribord, j’exécute les ordres et passe d’un winch à l’autre pour garder le meilleur réglage malgré les variations, on fignole en jouant sur la bordure et le halebas. Souvent notre « victime » s’en moque et nous regarde la dépasser en nous saluant comme tout bon marin respectant la tradition mais parfois, on tombe sur un teigneux pis qu’Hervé et nous voilà lancés. L’excitation monte d’un cran de part et d’autre, la cadence des consignes itou.
Ne rien lâcher, profiter des moindres effets de côte. C’est dans les transitions du vent que l’on gagne ou que l’on perd. Molle devant, ça va refuser, un peu de barre sous le vent, on anticipe sur le réglage du génois. Le vent revient, on en profite pour remonter en escalier et augmenter notre décalage latéral. Ça monte encore en ondulant, on barre à pression constante peu importe les variations de cap c’est la vitesse qui prime. Un peu moins de vrillage sur la chute de GV et la vitesse augmente encore. Cap identique, vitesse supérieure, c’est bon on va les avoir !
Notre plus belle prise est un oyster de 66 pieds battant pavillon anglais pour vous dire comme nous étions motivés, rude fut la bataille mais grande la jubilation !
Aux îles vierges, on peut même se vanter d’avoir passé le Drake* en manche de chemise.

Une fois les voiles pliées, que faire aux îles vierges ? Plonger le nez masqué dans l’aquarium, aller se promener à « the baths », c’est juste splendide et puis… se poser sur la plage et bénir l’exceptionnelle loi du littoral française qui nous protège de toutes les aberrations de constructions vues ici.


Cap à l’ouest pour Cuba, nous quittons cette ambiance un peu superficielle où tout est fait pour le vacancier et comment lui faire approcher le paradis en le délestant de ses biens matériaux, en l’occurrence, ses dollars.
- le passage du Drake le plus connu des marins est celui qui sépare le cap Horn de l’Antarctique mais c’est aussi le passage principal au centre des îles vierges. Hurlant ou rugissant, mieux vaut être bien couvert.
oooohhhhhh que c’est beau, une grande pensée pour vous et profitez un maximum.
Ici semaine de M à venir, peu de nav en prévision dans l’attente des rayons à venir.
merci pour vos images de rêve .
Yannick en attente de soleil
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Alors là …….. je reconnais bien Hervé…… C’est vraiment ainsi que je le connais ……..Bonne continuation…..
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