Dernière nuit, celle de dimanche à lundi

Aujourd’hui, la journée a été très belle, peut être la plus belle de la traversée. La mer est restée calme, le ciel dégagé jusqu’au soir et nous avons pu admirer pour la 1ere fois le gros disque solaire s’enfoncer dans l’horizon. Depuis Madère, il se cachait timidement derrière une bande brumeuse mais pour ce dernier jour, il nous a offert une jolie vision du fameux rayon vert. Nous étions comme deux gamins qui reçoivent un cadeau inattendu. Pour fêter l’évènement, la cane à pêche s’est mise à frétiller pour annoncer notre 2eme daurade coryphène. Puis la lune, à son 1er quartier est venue faire un petit tour. Proche de l’équateur, ce quartier est à l’horizontal, comme une jonque  qui naviguerait entre les étoiles.

Et la nuit est aussi belle que le jour. Quelques étoiles filantes traversent la voute, il faut vraiment être en pleine mer pour avoir des ciels aussi purs. Les étoiles  scintillent plus ou moins fortement, entre le blanc et le jaune,parfois un peu rouge, au sud, il y en a même une verte. Il y en a des millions à l’œil nu et des milliards à travers nos petites jumelles de navigation et à travers un télescope ?
La grande lulu n’est qu’une mini-micro poussière insignifiante dans cet univers mais elle vogue hardiment vers son but, la bouée d’atterrissage du Maroni. Pour effectuer les 2630 miles qui la séparent de Madère en direct, nous aurons navigué 3275 miles à 7,4 nœuds de moyenne pendant 18,5 jours , longue route isn’t it ?
Nous étions partis le jeudi alors que l’arrière de la flotte du rhum était dans la panade au nord et à l’ouest de Madère. Nous avons pu suivre une petite veine de vent coincée entre 2 anticyclones qui nous a emmenés plein sud et dès le dimanche soir nous avons touché les alizés qui sont le Graal de la transat. Dès lors, le vent portant a oscillé régulièrement entre 15 et 25 nœuds selon les heures de la journée. La houle nous a accompagné fidèlement augmentant le niveau sportif de la moindre activité, elle s’est peu à peu calmée jusqu’à ce jour
Nous avons vécu ces jours dans un désert, moins d’une dizaine de bateaux sur nos écrans, pas plus de trainée d’avion dans le ciel. Plus décevant, un seul dauphin à Madère mais quelques oiseaux marins chaque jour venant faire les curieux autour du mât Plus étonnant, pas un seul grain.
Cette traversée restera un beau souvenir dans notre vie, une étape dans notre voyage qui maintenant nous en sommes sûrs, durera longtemps.

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